jeudi 28 août 2008

Épisode 9 Contexte d’enseignement


L’année est commencée. J’ai changé quelques fois d’horaire de travail, de groupes, de cours que j’ai à donner, obligeant quelques refontes totales de ce que je croyais avoir comme année, mais je commence à y voir un peu plus clair!

Voici donc :

J’enseigne le français, les sciences (principalement l’écologie, je suis contente!) et les arts plastiques (!?!) au groupe de secondaires 1 et 2. Il s’agit de 12 élèves.

Aussi, j’enseigne les mathématiques et les sciences physiques à un groupe de secondaires 3-4-5, c'est-à-dire 6 élèves!

Rien de moins! 5 préparations de cours. 18 élèves au total. J’ai appris à les connaître en même temps que la centaine d'élèves de l’école durant l’après-midi d’activités de lundi. On a fait toutes sortes de jeux et d’épreuves initiatiques pour les nouveaux profs… On nous a fait faire une course de vitesse à manger du Jello, épreuve olympique que j’ai lamentablement perdu au profit de la petite Brigitte, 8 ans…

Après cette belle journée à l’extérieur, nous avons passé une semaine très détendue à faire de la révision. Ils sont très gentils mes élèves, très attachants et un peu paresseux, comme beaucoup d’ados que je connais!

Un petit peu d’information intéressante :

Depuis le Traité de la Baie-James en 1974, le peuple inuit, en collaboration avec la commission scolaire Kativik, a beaucoup de liberté dans les programmes d’enseignements. Le curriculum est très différent de ce qui se fait ailleurs dans la province. Premièrement, les élèves apprennent leur langue maternelle, l’inuktitut, de la maternelle à la deuxième année du primaire. Ensuite, au choix des parents, les élèves commencent leur scolarité de troisième année en anglais ou en français pour toutes les matières (maths, sciences, sciences humaines…) mais toujours dans la perspective que cette langue est leur langue seconde. Ils continuent en tout temps à avoir des cours d’inuktitut, de culture inuit et de religion. Le primaire compte 7 années après la maternelle. Ensuite vient le secondaire. L’apprentissage peut être lent, voire décourageant, à cause des limites de la maîtrise de la langue seconde. Le taux d’abandon est important, pour toutes sortes de raisons d’ordre éducatif et socio-économique.

Pourquoi ce topo? Pour parler de deux choses qui sont sous-jacentes à ces lignes d’information.

Premièrement, mes élèves sont plus vieux que ceux de niveaux semblables « au Sud ». En plus du parcours un peu plus long au primaire, certains ont doublé une année et d’autres ont décroché puis se sont réintégrés dans le système scolaire. Je n’avais pas considéré la chose avant de voir ma liste d’élèves, leur niveau scolaire et leur date d’anniversaire! J’ai fait un petit saut!

Ensuite, si vous bien compris, il y a des enseignants en inuktitut, en anglais et en français, dans la seule école du village! Pour tous ceux qui trouvent les réunions longues dans leur milieu de travail, consolez-vous en vous disant que vous n’avez pas à assister à une même réunion en trois langues, traduction d’un bord, traduction de l’autre.

Mais… dans une de ces réunions, quand j’ai réalisé que je prenais des notes en français, que Tara à ma droite transcrivait les mêmes informations en anglais et que Rhoda à ma gauche écrivait dans son calepin en inuktitut, j’ai trouvé la chose tellement belle que je me suis promis de ne jamais me plaindre de cet exercice linguistique.

C’est de la haute voltige!


dimanche 24 août 2008

Épisode 8,5 Je suis prête!


Petite mise à jour entre deux jeudis à bloguer.

J'ai rencontré mes élèves lors de l'activité de vendredi. Ils ont l'air super!

Je les attends demain en classe, dans mon local tout en ordre!

jeudi 21 août 2008

Épisode 8 Une semaine seulement?

Difficile à croire qu’une semaine seulement s’est écoulée depuis cette photo. Partis de Kuujjuaq, nous débarquions chacun à notre arrêt d’avion, dans nos communautés respective. Une semaine… tellement de choses se sont passées depuis, j’ai l’impression d’avoir vécu des siècles.

On m’a débarqué à Quaqtaq avec Martin et sa conjointe Brigitte, Marie-Laure, Jean-François le nouveau directeur de notre école et Louisa notre directrice de centre, vendredi en début d’après-midi. On nous a conduits à nos résidences respectives. Je partage une belle maison verte avec Marie-Laure. En fait, je partageais une belle maison avec Marie-Laure. Un logement s’est libéré dans la communauté et Marie-Laure va s’y installer. Je reste pour l’instant dans la maison et, quand un nouvel enseignant sera embauché à Quaqtaq, il ou elle sera mon nouveau coloc de facto. D’ici là, j’habite seule au 302A. Le bâtiment en arrière, c’est la piscine municipale! Comme diraient les agents d’immeubles : location*, location*, location* (*en anglais dans le texte). Assez bien situé en effet! J’ai à peine 300m. à faire de l’autre côté pour me rendre à l’école! Super!

Bon, déjà un déménagement complet et un redéménagement partiel. Un branchement, débranchement et rebranchement et ouverture de compte de téléphone. Pour moi : une commande de télé, de micro-ondes et de téléphone parce qu’on avait convenu avec Marie-Laure de ne pas déménager certaines choses en double… Mais c’est loin d’être le clou de la semaine! Lundi, on est rentré à l’école. 4 journées pédagogiques avant la rentrée des élèves vendredi, ce n’est pas de trop! Beaucoup de travail est à faire.

En effet, il est coutume à l’école Isummasaqvik de tout ranger dans une gorsse pile à la fin de l’année pour permettre le ménage complet de la classe. Je dois donc tout sortir le matériel d’une autre enseignante, matériel qui me m’est pas familier et classé selon une organisation qui est loin d’être la mienne. Ça demande beaucoup de temps de sortir les choses feuille par feuille, livre par livre… Aussi, l’enseignante que je remplace enseignait français et histoire/géo mais le directeur a réussi à m’offrir la tâche d’enseignement français et de sciences. Ce qui complique l’organisation matérielle, mais qui me donne la possibilité d’enseigner dans ma discipline!!! Je vais donc maintenant pouvoir demander une autorisation temporaire d’enseigner plutôt que de quémander, pour une troisième année, le statut de « tolérée » que je supporte très mal… Génial, Génial, Génial!!! Je suis super heureuse, mais beaucoup de travail donc.

Finalement, comme tout début d’année, il y a maintes réunions d’organisation, de code de vie, de tâches de travail, de différentes responsabilités… Une rentrée scolaire quoi! : )


jeudi 14 août 2008

Épisode 7 Une semaine à Kuujjuaq


Une bande d’une trentaine d’enseignants à l’aéroport.
Une bande d’enseignants dans un avion entre Montréal et Kuujjuaq.
Une bande d’enseignants à attendre à l’aéroport de Kuujjuaq parce que le vol a été moins long que prévu (3heures et plutôt que les 5 heures annoncées : pas de cargo à débarquer en chemin à LG4).
La même bande d’enseignants dans un autobus scolaire à faire de tour de Kuujjuaq et à être débarqués, un par un, deux par deux, dans des familles où on loge le temps de la formation.

Cette bande d’enseignants, comme toutes les hordes d’enseignants,
ça en jase un coup!

La majorité des nouveaux enseignants de la commission scolaire Kativik sont ici, comme moi, pour quelques jours d’orientation, de séminaires, d’initiation culturelle à la réalité inuit, de conseils, de motivation. Primaire, secondaire, français, anglais, tout mélangé, beau mélange! Belle gang! Première journée on débarque, deuxième journée remplie, troisième journée tout autant et… wow, déjà il ne reste que 48 heures avant qu’on reprenne l’avion, qu’on soit séparés dans nos communautés respectives.

Et tout ça, tout ce qu’on fait, tout ce qu’on sait qu’il y a à faire, ce n’est pas sans négliger qu’on est à Kuujjuaq, en pleine canicule (il fait plus chaud que ce que j’ai senti à Montréal tout l’été!) et en plein Aqpik Jam 2008, le festival de musique du Nord. On en profite, on sort le soir, on découvre la ville! C’est la plus grande ville du Nord Kuujjuaq, pas loin de 2400 personnes! Il faut en profiter avant qu’on nous expédie dans une autre dimension, dans nos villages respectifs aux proportions réduites.

Je suis logée chez Bonnie et Doug, conseillère pédagogique et son mari enseignant de secondaire 1. Ils sont excessivement accueillants et généreux en conseils et discussions pédagogiques lors de nos repas. Thank you Bonnie and Doug for your hospitality!

Avec tout ça, imaginez combien ça jase cette semaine… : )

PS Lena, ma copine architecte qui a travaillé sur l’aéroport de Kuujjuaq, m’a demandé de donner mon avis d’utilisatrice sur le bâtiment. Il est superbe cet aéroport! Mais pourquoi avoir choisi un revêtement de bambou pour les murs de la salle d’attente principale? Ça fait un contraste asiatique spécial avec les planchers aux mosaïques autochtones et les photos d’ours polaires sur les murs! Hihihi! Sérieusement, Lena, c’est un bel aéroport : c’est un lieu très confortable pour… placoter!

lundi 11 août 2008

Épisode 6 Prochain arrêt : Kuujjuaq

C’est demain le grand départ. Tous les nouveaux enseignants de la commission scolaire sont invités à une semaine d’orientation à Kuujjuaq afin de préparer l’année scolaire (oui, les habitués au jargon de l’enseignement, sachez que nous sommes invités et non convoqués, nuance importante). Je suis tellement emballée par l’aventure que j’ai acceptée l’invitation avec grande joie. Je quitte demain matin.

Enfin!!!
Je dis enfin parce que j’ai passé l’été à faire des adieux à tout mon monde… Sans farce, depuis deux semaines, je suis mal à l’aise de croiser mon voisin sur le balcon. Nous sommes parlés de mon départ pour l’année scolaire 2008-2009 depuis le tout début du processus d’entrevue à la commission scolaire Kativik et il m’a toujours souhaité un bon voyage… Depuis le 1er août, il me dit plutôt « Quoi, t’es pas encore partie? »

Mais là c’est vrai! Je pars. Aujourd'hui, mes amis et moi avons fêté la chose en grand: une vraie journée d'été. Demain, j'embarque dans un avion, je change de saison. Je passe de la saison vacances à la saison travail, de la saison verdure à la saison toundra. Comme quand on va dans à Cuba en hiver, mais à l'envers.

Un an à voir autre chose, à vivre autrement, à respirer différemment, à enseigner avec les moyens du bord, avec mes trippes, ça commence enfin!

Les bons amis, la ville et les Piknik Électronik seront là à mon retour, je pars sans aucune crainte, mais S.V.P. les petits, la deuxième génération de mes amis, ne grandissez pas trop vite pendant mon absence!

jeudi 7 août 2008

D'habitude, j'écris les jeudis.
Je vais poster le billet de cette semaine le dimanche 10 août.