mardi 20 mai 2008

Épisode 1

Chers parents, amis et autres lecteurs tombés sur ce blogue par hasard, bien le bonjour!

Je m’apprête à me compromettre pour la première fois à la rédaction d’une chronique sous la forme d’un blogue.

Je n’ai pas ressenti le besoin d’écrire publiquement depuis fort longtemps. En fait, je suis plutôt dégoûtée par l’idée d’aligner des électrons, d’autres électrons, toujours plus d’électrons, sur la toile malade de son obésité morbide. Pourquoi prendre le temps d’écrire, tout le monde écrit aussi et personne ne s’arrête plus pour lire? Et puis des blogues, il y en a tellement! Certains sont bien écrits, c’est bien vrai, ceux-là, je les aime, le samedi matin, avec du café. D’autres, beaucoup d’autres, sont horriblement construit, tant sur la forme que sur le fond, et ne méritent même pas le temps du clic nécessaire à passer à une autre page. Quelques-uns de ces carnets numériques sont régulièrement augmentés; d’autres ont une des fréquences de mise à jour plus erra
tique. Ceux que j’aime le moins sont ceux qui ont été laissés à l’abandon, vous savez, ceux qu’on aime bien, dont on conserve l’adresse précieusement dans nos onglets, mais dont la date de la dernière entrée n’a pas changé depuis belle lurette. Comme si la communication a été coupée, le blogue oublié, négligé par son auteur…

Par contre, dans l’aventure dans laquelle j’embarque, je pense que le blogue est l’outil de prédilection à employer pour vous transmettre des nouvelles. Je suis sur la ligne de départ d’un marathon un peu fou qui m’occupera toute l’année. Je pourrais envoyer des lettres à tout le monde, mais le temps d’écrire sans clavier ni correcteur automatique, de recommencer maintes et maintes fois et de poster le tout est devenu un réel anachronisme. Je pourrais sinon envoyer régulièrement des courriels en masse à tous les contacts de mon carnet d’adresses électroniques sur l’avancée de mes péripéties. Mais existe-t-il quelque chose de plus embêtant que d’être sagement à la maison ou au bureau, posté devant son ordinateur, à travailler à quelque chose de vachement plate (mettons : faire ses impôts) et de recevoir un massmail d’une connaissance lointaine en voyage dans une contrée magique (imaginons la Thaïlande)… Disons-le : ça fait chier! Je ne tiens pas du tout à être responsable de quelque soupir d’amis en mal d’aventure ni de gros yeux dérangés d’ex-collègue n’osant me dire que mes histoires ne les intéressent pas le moins du monde. Le blogue a ça de bien, chers lecteurs, vous viendrez me lire que lorsque vous en aurez envie… même si cette envie vous prend en plein milieu d’une séance d’Impôts rapides si ça vous chante!

Ce que j’aime moins du blogue par contre, c’est le caractère public. N’importe qui pourrait tomber sur mon écrit : un futur employeur, un admirateur secret, la GRC, mes élèves, anciens et futurs, des personnes dont je vais inévitablement parler, etc. L’impression de lancer des missives d’un avion sur un public dont on ne sait rien me déstabilise un peu, mais il fait partie du jeu.

Bon bon, assez de métaréflexions sur le blogue, d’autres le font mieux et plus professionnellement que moi; je laisse la sociologie de la bloguerie à d’autres.

Le blogue que vous lisez présentement aura donc quelques lignes de conduite (que j’énonce ici beaucoup plus pour moi que pour vous!).

  • Il a un début, aujourd’hui, et il a une fin qui sera annoncée à la fin de l’aventure. Je suis fataliste, j’assume tout à fait le début et la fin de mes projets.
  • Il sera mis à jour hebdomadairement, sûrement la fin de semaine, mais ça, c’est à voir selon l’avancée de l’aventure.
  • J’essayerai aussi de l’agrémenter de photos, idéalement à chaque nouveau billet, si photos intéressantes il y a. Beaucoup d’entre vous le savent, ma petite sœur est photographe et a aussi la qualité d’être ma voisine de palier (que je nourris sporadiquement) depuis 5 ans. Aussi bien dire que je n’ai pas pris de photo depuis belle lurette; il est toujours plus rapide de sortir sur le balcon de crier par la trappe postale de la porte d’à côté : « Soeur, amène ton Kodak, faut prendre une photo! En échange, je te donne à souper.». Bref, je disais donc que je vais faire un effort de photoreporter pour agrémenter mes propos, mais n’en critiquez pas trop la qualité, je suis handicapée photographiquement pour des raisons de trop grande dépendance familiale.

Je tiens à énoncer tout de suite que ce blogue n’a rien d’original, de pété, de flyé, de matière à en publier un livre (En effet, messieurs les éditeurs, ne venez pas frapper à ma porte avec des chèques pour me tenter : ce carnet n’a de valeur à mes yeux que dans sa forme numérique, accessibles à tous ceux que j’aime et qui ont l’immense privilège moderne d’avoir un accès internet.) Il ne contient que mes chroniques de voyage et de travail dans une situation totalement hors du commun, extrême et pauvre en légume vert.

Alors, voici, ça commence…. Roulement de tambour :

Je m’appelle Marie, je suis enseignante, montréalaise d’origine libanaise, et je viens tout juste d’être embauchée pour l’année scolaire 2008-2009 par la commission scolaire Kativic, la commission scolaire inuit du Québec.

Ceci est mon blogue, mon blogue du Nord.

P.S.

Pour ceux qui se posent la question, ne vous inquiétez pas : Internet (basse vitesse mais Internet quand même) se rend dans mon igloo. J’aurai donc l’occasion d’écrire mes chroniques sans problème. Et puis, avec l’isolement géographique et la météo peu clémente de la région, j’aurai aussi tout le temps de lire, des blogues, les nouvelles, des milliers de sites que je ne connais pas encore, et tant d’autres textes composés d’électrons si bien enlignés.