jeudi 18 juin 2009

Épisode 49 Paroxysme

L’année scolaire tire à sa fin et, plutôt que de s’étirer dans un decrescendo tranquille vers des vacances reposantes, elle s’avère être une explosion de toutes sortes de sensations intenses.





Après plusieurs semaines de grisaille et de brouillard : le ciel est enfin bleu. Nous ressemblons tous à une gang d’aveugles qui retrouvons simultanément la vue! L’été est lent à arriver, mais les coups de soleil prouvent que la température permet de rester dehors des jours entiers et la lumière est assez éblouissante pour obtenir un beau bronzage en raton laveur (avec le cerne des verres fumés imprimé au dessus du nez). La succession du jour et du jour y est pour beaucoup.



La nature, dont le seul bruit d’hiver était celui du vent, se fait de plus en plus musicale. Elle est agrémentée des chants de petits moineaux blancs, des cris des bernaches en migration et, depuis 1 semaine à peine, du ricanement de la rivière qui dégèle et qui coule à travers le village. L’eau liquide, c’est une symphonie constante, entrecoupée de pétarades des moteurs de scooters des ados contents de les sortir de leur remise.



L’odeur organique du tapis végétal remplit les narines d’un parfum absent depuis des mois. C’est étourdissant de retrouver l’odorat, ayant presque oublié ce sens dans l’immensité aseptisée par les grands froids.




Les poissons sont pêchés en abondance. Ils sont bons. Un béluga a été abattu hier au petit matin. Difficile à mastiquer, faut être habitué, mais pas mauvais au goût. « Mamartouk », ça veut dire que c’est bon; « mamartou marialouk », c’est très bon.






Les élèves, libérés d’avoir à apprendre, sont enclins à plus de câlins. Je n’ai plus une course à faire dans le village sans que l’un d’entre eux ne s’arrête pour m’offrir un « lift », absolument pas intimidé par le contact physique nécessaire pour monter à plusieurs sur leurs minuscules bolides à 2 ou à 4 roues.



Et puis, pour moi, le temps passe vite, de plus en plus vite. Il ne me reste que quelques jours dans le Nord. Je suis étourdie à l’idée d’en profiter au maximum. Il y a eu le pique-nique de l’école : une belle fête avec les élèves au beau milieu de nulle part. Il y a eu une dernière marche avec les copines. Puis il y a eu mon petit rave personnel, l’euphorie de marcher, de courir, de danser, toute seule dans la toundra, la musique de mon iPod chamanique dans le tapis.
Le Grand-Nord, un désert vide?
Oui, mais ironiquement rempli de sensations de plus en plus fortes. Je quitte dans 3 jours, avec le solstice comme décor du dernier acte.
Bientôt, la tombée du rideau.

4 commentaires:

Elias a dit...

C'est super super super.
Félicitations,
On t'attend Marie.
TPE
P.S. Le bonjour à Catherine, les photos son belles. Il faut rappeler à tes lecteurs de clicker dessus pour les agrandir, spécialement la première!

Anonyme a dit...

Je suis d'accord avec Elias! La première photo est spécialement magnifique. Le bonheur du Grand Nord te va bien!
À bientôt!!!
--
Myriam xXx

Nathalie a dit...

Bon retour Marie!
j'ai apprécié faire un petit tour dans le Nord avec toi.
Au plaisir de te voir quand tu reviendras en ville...
Nath

Audrey l'expat a dit...

Tes aventures étaient passionnantes. Comme je n'assisterais pas au retour, tu publieras quelques impressions du retour ? Avec peut-être les premiers jours de ton retour en classe à Montréal ?
Je t'avais promis l'adresse de notre blog, moins original que le tien, mais qui a juste le mérite d'exister. J'espère avoir qq nouvelles et peut-être t'accueillir un jour à Ottawa où je te ferais visiter une école encore un peu différente, une école à programme français ("de France"). Merci en tout cas pour cette découverte du Grand Nord.
www.lestardyaucanada.blogspot.com

Audrey